"Septembre 1993: c'est mon arrivée à un lycée privé de l’ouest de la France. A cette époque il était quasiment inutile de me parler de Dieu, je refusais d'écouter. Sans doute parce que ma réaction était semblable à celle de la société: "Maman est trop malade, si Dieu existait, alors notre vie de famille serait autre, plus gaie, en tout cas...." C'était mon raisonnement d'alors.
Je ne comptais que sur mes propres forces et sur mes études pour me faire une place dans la société, et prouver au monde mon existence et mon utilité. C'est en avril 1994 qu'une camarade d'internat m'a parlé du Seigneur et m'a amenée au culte pour la première fois, mais je n'ai rien retenu.
Tout allait, semblait t-il pour le mieux, lorsque, peu à peu, j'ai senti que je perdais pied; je n'étais plus aussi à l'aise qu'auparavant dans mes études: l'année 1995 était pourtant décisive, c'était celle du baccalauréat. Jusqu'alors, mon existence n'avait été fondée que sur les études, je ne vivais que pour apprendre, pour acquérir un maximum de capacités intellectuelles. Et voilà que tout s'effondrait, j'étais arrivée plus ou moins à saturation. Cela peut paraître idiot, mais pour moi, j'avais en quelque sorte perdu ma raison de vivre. Et par dessus tout, je me sentais épouvantablement seule. J'ai voulu en finir, j'étais complètement désorientée. Mais l'instinct de survie était là et surtout, sans que j'en fus consciente, Dieu veillait sur moi dans mes épreuves. Il m'attendait patiemment.
Malgré les obstacles, j'ai obtenu mon bac. Cet été-là (1995) je devais travailler chez ma tante (qui est chrétienne) à la frontière suisse. C'est à cette époque que j'ai repris contact avec une assemblée chrétienne qui m'a fait beaucoup de bien. Je recommençais à fréquenter les églises évangéliques.
Mais le déclic de la conversion ne s'était pas encore produit: je n'avais pas encore trouvé mon équilibre. De plus il régnait une ambiance malsaine dans la famille qui m'hébergeait. Cependant, c'est lors d'une soirée organisée au Mans avec Gérard Peilhon en novembre 1995, que mes oreilles et mon coeur ont été touchés par les mots qu'ils avaient besoin d'entendre.
J'ai compris que jusque là ma vie n'avait poursuivie qu'un seul but vain: ce n'était pas la mort physique qui était à craindre, mais la mort spirituelle, destin inéluctable des incroyants. Ce soir-là ma vie a pris un autre sens. Je ne me sentais plus aussi seule; mon existence comptait pour quelqu'un qui avait veillé sur moi jusqu'à ce jour. Je n'étais plus aimée pour mes actes mais pour moi-même, telle que j'étais: peu importait au Seigneur que j'aie 18 ou 03/20 en maths!
En outre j'ai découvert que la vie sans Christ ne valait pas la peine d'être vécue. Pour la première fois, j'ai accepté de me soumettre à une autorité supérieure, l'autorité suprême, devrais-je dire, sachant qu'elle seule connaît ce qui est bon pour moi. Cela ne signifie pas que j'ai toujours été obéissant; j'ai commis des fautes de parcours. Cependant, j'en ai mieux pris conscience et ai demandé pardon pour cela (auparavant, ma fierté mal placée et ma nature orgueilleuse ne laissaient en aucun cas place à l'humilité).
Depuis lors je ne navigue plus en perdition, j'ai une bonne boussole: la Parole de Dieu, qui est mon seul guide, précieux et infaillible. En novembre 1997, j'ai pris la décision importante de me faire baptiser. Avec le Seigneur, j'ai aussi trouvé une famille: ma famille en Christ, qui est un don inestimable. Aujourd'hui, quand je repense au passé, je me rends compte des années gâchées et du temps perdu, qu'on ne peut rattraper dans sa course. Mais je contemple aussi toutes les bontés de Dieu à mon égard et je désire m'engager à le suivre le plus fidèlement possible."